Accompagner à domicile les personnes malades d’Alzheimer
Pour accompagner une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou trouble apparenté, le maintien à domicile est la solution majoritairement choisie par les familles.
Rester chez soi est particulièrement pertinent pour les malades d’Alzheimer (selon le stade de la maladie) car elles restent chez elles, gardent leurs repères et leurs habitudes.
Sommaire
Accompagnement Alzheimer chez AD Seniors
L’enseigne AD Seniors propose la prestation « accompagnement Alzheimer« , qui comprend une prise en charge à domicile globale des malades d’Alzheimer.
Nadège Béliarde, directrice de l’agence AD Seniors Nantes, partage avec nous son expérience :
Depuis l’ouverture de l’agence en 2015, les auxiliaires de vie accompagnent des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.
La demande émane de la famille, d’une assistante sociale ou du CLIC (Centre Local d’Informations et de Coordination).
Même lorsqu’elle émane d’un tiers, nous associons les familles et le malade.
Le rôle du référent Alzheimer
– Le référent Alzheimer vient recueillir la demande et évaluer les besoins.
Pour proposer un plan d’aide, il est nécessaire de lister les troubles (d’orientation dans le temps et dans l’espace, de la reconnaissance, de l’humeur) ET les capacités de la personne malade.
Prenons un exemple : si la personne est en mesure de s’habiller, mais confond les saisons, nous pouvons faire un tri dans son armoire et ne laisser à sa disposition que les vêtements « de saison ».
– Il peut proposer une adaptation du domicile, selon le stade de la maladie :
Mise en place, pour aider le bénéficiaire à se situer dans le temps et l’espace : un calendrier éphémère, une horloge, une liste des numéros de téléphone importants …près du téléphone, un agenda avec tous les rendez-vous notés, un fléchage ou un code couleur (avec un mot inscrit), ou un tableau blanc récapitulant l’emploi du temps.
Pour éviter d’oublier d’éteindre des appareils électriques : proposer des appareils avec arrêt automatique (comme une bouilloire ou un four à micro-ondes).
– Le référent Alzheimer peut être amené à suggérer de la téléassistance. Cette dernière rassure et permet de réagir rapidement en cas de comportement inhabituel. Prenons par exemple une montre avec géolocalisation : si la personne malade sort et dépasse un rayon défini de kilomètres autour du domicile, il est possible de la géolocaliser.
– Avec la famille : le référent écoute, échange et conseille, sensibilise les proches aidants. Ils sont toujours pris en compte dans l’accompagnement Alzheimer.
Le rôle de l’auxiliaire de vie
À partir du plan d’aide personnalisé établi par le référent Alzheimer, est réalisé le programme d’aide.
Les auxiliaires de vie, après quelque temps d’accompagnement, font le retour sur le fonctionnement de la personne : des ajustements peuvent alors être faits, pour être au plus près des besoins du bénéficiaire.
– Stimuler les capacités restantes :
Les services proposés sont les mêmes que pour les autres bénéficiaires : aide au repas, à la toilette, administrative, entretien de la maison…et comme pour tous les bénéficiaires, nous favorisons l’autonomie, faisons autant que possible « avec » et non « à la place ».
Pour les malades d’Alzheimer, cette approche a tout son sens.
Intervenir au domicile pour maintenir l’autonomie de la personne tout en stimulant les capacités restantes : s’habiller, utiliser un appareil ménager, ou même cuisiner.
Ainsi, pour préparer un repas, le malade d’Alzheimer est en mesure d’ouvrir un réfrigérateur, d’allumer un appareil électro-ménager, de remuer une préparation. L’accompagner, c’est lui demander de participer, étape par étape. (Et non lui donner plusieurs indications en même temps) : la personne malade fait elle-même tous les gestes nécessaires, nous la guidons.
– Rassurer :
Les troubles du comportement génèrent de l’agressivité, dû à l’anxiété.
Perte de mémoire, altération du jugement, déficit de l’attention, difficulté d’expression, parfois perte d’enthousiasme : tout cela est angoissant.
Notre rôle est aussi de rassurer.
Nous employons des phrases courtes, des mots simples. Accompagnons avec des gestes, faisons preuve de patience, ne coupons évidemment pas la parole.
Selon la personne accompagnée, nous regardons dans les yeux, et pouvons avoir recours au toucher.
Nous ne mettons jamais l’accent sur l’échec, ne soulignons pas les oublis.
Lorsqu’une personne oublie, nous l’aidons.
Dans les faits : si une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer oublie ce qu’elle a mangé en entrée, nous ne passons pas à autre chose, nous ne la laissons pas en échec (cela provoquerait de l’angoisse.).
Nous pouvons lui demander la couleur, ou la suggérer. Orange ? Était-ce une carotte ?
– Tout en faisant face à une éventuelle agressivité
Selon l’évolution de la maladie, il est possible que le bénéficiaire devienne plus apathique, ou plus agressif.
Nos auxiliaires de vie, sont formées pour savoir accompagner la maladie d’Alzheimer, et également pour faire face à l’agressivité : savoir prendre du recul, rester calmes, ne pas se sentir visées.
Cette prise de distance est indispensable pour accompagner au mieux le bénéficiaire, sans ressenti négatif.
Les limites de l’accompagnement à domicile
Accompagner, c’est aussi être en mesure de reconnaître les limites de l’accompagnement à domicile. Selon le stade de la maladie et selon que la personne malade vit seule ou pas, la limite au maintien à domicile sera
atteinte.
C’est le cas lorsque la personne se met en danger : laisser les plaques chauffantes allumées, ne pas savoir régler la température de l’eau, ne pas fermer la porte à clé en sortant…
Si elle vit seule et que les troubles se développent, elle peut se mettre en danger, le maintien à domicile est alors difficile à maintenir.
L’entrée en établissement d’accueil des personnes âgées est alors envisagée, dans un cadre sécurisant, avec un maintien du lien social.
En savoir plus
Les Babadines
Les Babadines, alternatives à la maison de retraite , font partie, au même titre qu’AD Seniors, de Réseau AMA.
Nous partageons la même approche de l’accompagnement bienveillant des personnes âgées. L’accompagnement de la maladie d’Alzheimer aux Babadines y est inclusif, c’est-à-dire que les personnes malades ne sont pas isolées, elles participent à la vie des Babadines avec tous les autres locataires.
Les proches
· À propos des troubles de l’humeur du malade : il est nécessaire d’identifier le pourquoi. Il arrive qu’une personne malade soit irritable, car elle se sent infantilisée. Nous sensibilisons les familles à ce sujet.
Par bienveillance, il est entendu que l’infantilisation est exclue. Nous nous adressons toujours au bénéficiaire, même si lorsque la famille est présente et…réponds aux questions que nous posons à la personne malade.
· Les familles maltraitantes sont souvent des familles épuisées. D’où l’importance de prendre le relais par des aidants professionnels.
Lire l’article l’aide au répit.
Formation Alzheimer
Découvrir la formation accompagnement Alzheimer de AMA Campus : formation pour aidants professionnels, elle est proposée en ligne pour les particuliers, proches aidants.
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