
Interview d’Hélène Andolfo, franchisée AD Seniors à Perpignan
Retour d’expérience après 14 ans en tant que gérante franchisée de l’agence AD Seniors Perpignan.
Pourriez-vous vous présenter ?
Hélène Andolfo : J’ai créé ADEMA en avril 2011, il y a 14 ans. Très vite, je me suis associée à Benjamin Houdée et ensemble, nous avons fait croître rapidement ADEMA. J’ai d’abord lancé l’activité seule avant d’adhérer au réseau AD Seniors, et Benjamin a rejoint cette aventure un peu plus tard.
Nous avons su tirer parti de nos complémentarités : lui est davantage axé sur le terrain et la partie commerciale, tandis que je me concentre sur la gestion, le management et les ressources humaines. Mon approche privilégie l’humain.
Les années ont passé et nous avons opté pour une croissance stabilisée afin de garantir une meilleure qualité de vie à nos intervenants et permettre à nos bénéficiaires d’accéder aux aides dont ils ont besoin. Ce travail a nécessité du temps, car il fallait d’abord assurer le bon fonctionnement de l’entreprise avant de pouvoir structurer une approche plus qualitative.
Les changements sociétaux récents nous ont fait voir notre métier différemment. Longtemps dévalorisés, ces métiers attirent aujourd’hui des jeunes ou des personnes en reconversion qui souhaitent s’investir dans un travail porteur de sens. Il est essentiel de valoriser et professionnaliser ces postes pour permettre aux intervenants d’être plus autonomes. Aujourd’hui, nous fonctionnons différemment : je n’envoie plus de plannings fixes, mais j’encourage une approche plus collaborative, où chacun participe activement à l’organisation des prestations. Chaque intervenant a son importance et nous partageons un même objectif : offrir des services de qualité à domicile.
Notre équipe compte aujourd’hui 60 intervenants, ce qui est un groupe conséquent. Il est primordial de maintenir un certain équilibre pour être à l’écoute de chacun tout en garantissant la pérennité de l’entreprise. C’est un métier en constante évolution, où il faut s’adapter en permanence. Ce dynamisme est ce qui m’anime et me motive au quotidien.
Pourquoi avez-vous choisi le secteur des services à la personne ?
Hélène Andolfo : J’ai été libraire pendant 18 ans et, à un moment donné, j’ai ressenti le besoin de changement. J’avais mené à bien mes projets et il était temps d’évoluer. J’ai d’abord été salariée pendant deux ans dans une entreprise d’environ vingt personnes. Lorsque j’ai lancé ADEMA, j’ai passé six mois sur le terrain pour mieux comprendre le métier et pouvoir dialoguer avec mes intervenants de manière pertinente.
Je savais que je voulais travailler dans les services à la personne. Je me suis formée sur le tas, en apprenant chaque jour. Diriger une entreprise dans ce domaine demande beaucoup d’instinct et d’adaptabilité. Il y a bien sûr un cadre réglementaire et des cahiers des charges, mais chaque situation nécessite un ressenti et une prise de décision au cas par cas.
Pourquoi avoir choisi AD Seniors et quels sont ces principaux atouts par rapport aux autres réseaux ?
Hélène Andolfo : Je souhaitais intégrer un réseau dans les services à la personne, et en faisant mes recherches sur Internet, j’ai sélectionné trois franchises dont AD Seniors et notre rencontre a été déterminante. Ce qui m’a convaincue, c’est la liberté qu’offre ce réseau : il ne s’agit pas d’un cadre rigide où tout est imposé, mais d’un accompagnement qui permet de conserver notre identité propre. L’accompagnement d’AD Seniors est essentiel, notamment grâce à la mise à disposition d’un logiciel métier et d’une base documentaire par exemple. Dans un secteur en perpétuelle évolution, avec des réglementations de plus en plus complexes, ces outils nous permettent de gagner du temps et de nous recentrer sur l’essentiel : l’humain.
Comment s’est déroulée votre intégration au sein du réseau ?
Hélène Andolfo : Dès le départ, nous avons été bien accompagnés. J’ai rencontré plusieurs interlocuteurs et assisté à des sessions de formation. Un responsable est arrivé en même temps que nous, ce qui a facilité notre intégration et nous a permis d’échanger régulièrement. Nous avons également participé aux conventions annuelles et échangé avec nos collègues franchisés. Toutefois, nous avons suivi notre propre stratégie avec Benjamin, ce qui nous a permis d’avancer rapidement.
Que pensez-vous de l’accompagnement du franchiseur après plusieurs années d’activité ?
Hélène Andolfo : L’accompagnement du réseau s’est structuré avec les années, en réponse aux évolutions du secteur et aux nouvelles exigences réglementaires. Les échanges avec les autres franchisés sont enrichissants, car chacun apporte son expérience et sa vision. Le soutien du réseau, notamment sur la partie administrative et réglementaire, est un vrai atout.
Quels sont vos objectifs pour 2025 ?
Hélène Andolfo : 2025 est une année cruciale pour nous. Nous devons renouveler notre autorisation avec une évaluation externe, un processus dans lequel le service qualité du réseau nous accompagne. Nous avons également déposé une demande d’appel d’offres CPOM, en espérant obtenir un contrat signé.
Nous travaillons aussi sur la réforme des services autonomie pour évoluer vers un modèle mixte associant aide et soins. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur, car j’avais déjà envisagé cette direction avec des aides-soignants et des aides à domicile. Cette réforme nous permet enfin de concrétiser cette ambition. C’est un défi complexe, mais les difficultés sont aussi une source de motivation pour moi.
En parallèle, nous continuons à transformer notre organisation interne. Nous avons une personne dédiée au planning, qui joue un rôle de coach plutôt que de simple coordinatrice. L’objectif est de rendre les intervenants acteurs de leur emploi du temps et de leur travail, en favorisant une dynamique d’équipe impliquée plutôt qu’une simple exécution de tâches.
Quels conseils donneriez-vous aux candidats potentiels à la franchise ?
Hélène Andolfo : Je dis toujours aux nouveaux salariés que c’est un métier exigeant, que l’on soit intervenant ou gérant. C’est un engagement humain avec un grand « H », où l’on est confronté à des situations difficiles, mais aussi à beaucoup d’émotions et de sens au quotidien.
Il est important d’être conscient du temps que cela demande. Au démarrage, on ne compte pas ses heures et il faut être prêt à s’investir pleinement. Chacun trouve ensuite son équilibre, mais diriger une entreprise de services à la personne est une décision qui demande une vraie réflexion en amont. Il faut être passionné, car c’est un engagement à long terme.