L’aide à domicile, les liens qui se créent
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Au-delà-du maintien de l’autonomie : les liens
Nous partageons avec vous les témoignages de Catherine et de Jacqueline, sur les liens qui se créent entre l’auxiliaire de vie et la personne qu’elle accompagne.
Catherine s’exprime également sur le choix de son métier, et sa vocation à accompagner le maintien à domicile des personnes âgées.
Avec tous nos remerciements à Siraba Coulibaly, gérante de l’agence de services à la personne AD seniors 94 Centre, pour la mise en contact.
Catherine – Auxiliaire de vie depuis 2012
« J’aime mon métier. Je l’ai choisi, pas uniquement pour gagner ma vie, mais parce que j’aime aider, et j’aime le lien qui se crée.
Lorsque l’on arrive chez un nouveau bénéficiaire, il ou elle ne le sait pas, mais nous avons déjà une chose en commun : la petite inquiétude de la rencontre, se demander si l’on s’entendra bien, et l’espoir
que nous saurons créer un lien au-delà de la relation purement professionnelle.
À chaque fois que j’interviens pour la première fois, je propose au bénéficiaire de m’appeler par mon prénom et de me tutoyer. S’il le veut bien. C’est ma manière de poser les choses : j’entre dans l’intimité de leur maison, et ils ont dès le début cette proximité de forme avec moi.
Ensuite, je m’intéresse à elle ou à lui, en tant que personne (a-t-il des enfants, où a-t-il vécu…). Ce n’est qu’après que nous parlons du travail, et de ce qu’il y a à faire ce premier jour.
Le lien ? Comme tous les liens, il se crée avec le temps.
Avec Jacqueline, ça a été assez rapide. En quinze jours, nous parlions de nos enfants, de nos vies, nous donnions des nouvelles.
Je viens pour l’entretien de son appartement et pour l’aide aux courses . Comme elle se fait livrer ses repas, ma part à moi, c’est de lui prendre ses petites gourmandises. Ça me touche.
Mais avant tout, je sens bien que Jacqueline a besoin de compagnie. Tout en effectuant mon travail, j’essaie de rompre sa solitude.
Bien sûr que je me suis attachée à elle. Elle est très gentille, et sociable.
Savoir que je l’aide, d’une manière ou d’une autre, me fait du bien à moi aussi.
Mon souhait pour les personnes auprès desquelles j’interviens est qu’elles puissent rester dans leur domicile où elles ont passé les trois-quarts de leur vie. La vulnérabilité qui s’installe parfois avec l’âge m’émeut, et j’ai envie de les aider de mon mieux. »
Jacqueline – 91 ans – Bénéficiaire
Lorsque j’ai appelé Jacqueline un matin du mois d’août, elle parlait de sa voix claire et posée. De la musique classique s’entendait en fond. Levée, elle attendait le passage de son infirmière.
Je souhaitais l’interroger sur ses liens avec Catherine, l’intervenante qui vient un jour sur deux s’occuper du ménage et des courses depuis environ un an.
Jacqueline a d’abord dressé un portrait extrêmement positif de Catherine : « Très bien au point du vue travail,
minutieuse. » (ndrl : entretien de la maison) , avant d’ajouter qu’elle était douce et gentille. Il était aisé de comprendre, par demi-mots, combien la présence de Catherine lui était précieuse. Elle voudrait la garder
toujours, ne surtout pas la remplacer par une autre intervenante.
Et Jacqueline, de préciser, avec spontanéité : « En plus, elle habite en face de chez moi ! », un détail qui fait plaisir lorsque l’on s’apprécie.
Le lien entre ces deux femmes se passe de tout protocole superflu, Jacqueline dit en riant que lorsque Catherine fait le ménage, ça déménage ! Elle dit alors à Catherine qu’elle va « dans sa niche ». Jacqueline le raconte en riant, précisant, espiègle, que sa niche, c’est son lit.
Enfin, et c’est le moment que Jacqueline semble préférer : lorsque le travail est terminé et que toutes les deux prennent le temps de discuter, car un autre point – encore – les relie : elles ont chacune quatre enfants. Et cela en fait des sujets de discussion et d’échanges !